Comment l’entreprise Coca‑Cola rétrocède de l’eau à la nature
Projets de réapprovisionnement des nappes phréatiques en eau en partenariat avec Natuurpunt et Natagora
Coca‑Cola et la gestion de l’eau s’articulent en deux volets. D’une part, nous nous efforçons bien évidemment de limiter autant que possible notre consommation d’eau. Découvrez ici comment nous procédons. D’autre part, nous restituons aussi de l’eau à la nature. Dans les régions où l’eau est une ressource rare, notre objectif est de rétrocéder 100 % de l’eau que nous utilisons à la nature.
Rétrocéder de l’eau à la nature ? Comment ?
Pour atteindre cet objectif, nous collaborons avec les organisations de sauvegarde de la nature que sont Natuurpunt en Flandre et Natagora en Wallonie et à Bruxelles. The Coca‑Cola Foundation soutient quatre de leurs projets, dont chacun vise à réhabiliter une réserve naturelle. Ainsi, les zones naturellement riches en ressources hydriques peuvent à nouveau constituer des réserves d’eau, ce qui est bénéfique pour l’environnement et la biodiversité.
The Coca‑Cola Foundation
Le soutien est assuré par The Coca‑Cola Foundation, la branche philanthropique de The Coca‑Cola Company, qui a été fondée en 1983 et qui vise à rendre la pareille à la société. La fondation soutient un large éventail de projets, allant de l’éducation et de la lutte pour l’égalité des sexes à la gestion durable de l’eau et au recyclage.
Nos partenariats avec Natuurpunt et Natagora sont visibles à ces endroits :
Le programme européen LIFE existe depuis longtemps. Depuis 1992, il constitue le principal instrument de l’Union européenne pour le financement de projets climatiques et environnementaux. L’un des projets majeurs de 2019 concerne la sauvegarde de 480 hectares de tourbières dans le nord de la France et en Lorraine belge, en Wallonie. Il s’agit plus précisément de renforcer les tourbières alcalines (calcaires) six ans durant. Ce qui caractérise ce type de paysage, c’est qu’il dispose d’une forte capacité de rétention d’eau.
« … Et ce aussi bien en période d’inondation que de sécheresse », déclare Baudouin Oldenhove, responsable du marketing chez Natagora. « Les tourbières sont des zones humides caractérisées par l’accumulation de débris d’origine végétale. Le haut taux d’humidité fait que ces débris se décomposent de manière lente et demeurent sur place. Ces tourbières alcalines ont la particularité d’être de pH neutre. Cela signifie que l’eau n’y est pas acide. »
« Beaucoup de tourbières basses ont disparu à cause de l’assèchement à des fins d’agriculture ou de plantation, entraînant de graves conséquences pour la biodiversité. C’est la raison pour laquelle le projet revêt une telle importance pour la nature en Belgique. »
La faible acidité offre à son tour les conditions idéales au développement de la flore et de la faune. Baudouin Oldenhove : « La biodiversité dans ces zones est riche et varie même selon les différentes étapes de l’évolution de la tourbière – d’un environnement très humide à une végétation clairsemée, et finalement des bois. »
« De nombreuses tourbières basses ont malheureusement disparu à travers toute l’Europe. Cette disparition s’explique par le remblaiement et l’assèchement des tourbières à des fins d’agriculture ou simplement par le fait qu’elles ont été envahies par des arbustes et des bois. Cela a bien sûr de graves conséquences pour la biodiversité. C’est pourquoi le programme LIFE Anthropofens et l’aide de The Coca‑Cola Foundation sont extrêmement importants pour la nature en Belgique. Le tourisme constitue un deuxième avantage. La réhabilitation de ces tourbières rend la zone encore plus intéressante pour les visiteurs. On peut explorer et découvrir ce biotope unique en empruntant de magnifiques sentiers de randonnée. Deux sites de la haute Semois (Fouches et Marais de Heinsch) sont en effet accessibles au public. Et c’est aussi un plus pour la classe moyenne locale ! »
Découvrez-en plus sur le projet sur ce site.
Le Stappersven fait partie du vaste parc transfrontalier Kalmthoutse Heide. Ce parc national d’environ 60 km² est situé en partie dans la province belge d’Anvers et en partie dans la province néerlandaise du Brabant septentrional.
« La Kalmthoutse Heide est particulièrement connue chez nous », déclare Filip Hebbrecht, responsable du partenariat chez Natuurpunt. « Cette région attire plus de 300 000 visiteurs par an. Elle se compose de dunes mouvantes, de bois, de bruyères et de tourbières et constitue l’habitat de nombreux végétaux spécifiques. Citons par exemple la molinie bleue et le genêt d’Angleterre, ou la vue splendide qu’offrent la callune et l’erica lorsqu’elles sont en fleurs et que toute la lande se pare de ses couleurs violettes. La nymphe au corps de feu, le crapaud calamite, la grenouille des champs, l’alouette lulu et l’engoulevent s’y plaisent également beaucoup. »
Le soutien de The Coca‑Cola Foundation est spécifiquement axé sur le Stappersven. Cette région, reconnue officiellement comme réserve naturelle par la Flandre en 2011, est l’une des plus grandes étendues de landes à bruyères de Flandre. Une zone de très grande valeur donc, d’autant plus que ces tourbières recèlent d’énormes quantités d’eau. Ce détail est d’une importance vitale dans la Kalmthoutse Heide, ravagée en 2011 par un violent incendie qui a réduit 600 hectares de réserve naturelle en cendres.
« Grâce à nos actions et au soutien de The Coca‑Cola Foundation, l’eau peut s’infiltrer plus rapidement, ce qui permet de rehausser le niveau de la nappe phréatique. »
Filip Hebbrecht : « Malgré tout, la tâche était immense, et il reste encore beaucoup de pain sur la planche. Sans intervention humaine, ces zones uniques sont envahies par la végétation et disparaissent. À cause de l’incendie notamment, les bois ont très rapidement remplacé la lande. C’est pour cette raison qu’à des endroits stratégiques, nous avons abattu des pins et ôté la couche de litière. On a pu ainsi dégager le sable, ce qui permet à l’eau de s’infiltrer plus rapidement, augmentant ainsi le niveau d’eau de la nappe phréatique. Cette eau souterraine remonte ensuite à la surface ; ce percolat est d’une grande importance pour la réhabilitation d’une tourbière haute et de la végétation spécifique y afférente. »
D’ailleurs, l’abattage des arbres ne s’effectue pas au hasard. « Tout ceci repose toujours sur des recherches scientifiques approfondies, dont les résultats sont vérifiés à l’échelle mondiale. L’université de Gand a participé au projet dans le Stappersven, par exemple. Des études ont montré que le fait d’enlever des pins allogènes de ce sous-sol permettait à une plus grande quantité d’eau de s’infiltrer dans le sol. »
Mise à jour 2021: En raison des travaux de développement, le Hibou grand-duc, la plus grande espèce de hibou d'Europe, se reproduit pour la première fois sur le Kalmthoutse Heide. D'autres oiseaux précédemment disparus réapparaissent également dans le parc transfrontalier néerlando-belge De Zoom.
Photos: Wim Dirckx
« Pour la première fois depuis des décennies, on a pu observer à nouveau le gomphe à pattes jaunes dans le Brabant flamand », s’enthousiasme Filip Hebbrecht, lorsque nous l’avons interviewé à propos de notre projet de partenariat dans la vallée du Démer. « Cette espèce européenne de libellule protégée avait fortement décliné dans le nord-ouest de l’Europe au cours du XXe siècle à cause de la pollution de l’eau. À partir des années 1990, la libellule s’est mise à prospérer à nouveau en Allemagne et aux Pays-Bas ; de petites populations sont également apparues à Anvers et dans le Limbourg. L’espèce a donc été vue dans la vallée du Démer. »
« Avec le soutien de The Coca‑Cola Foundation, nous prenons des mesures pour retenir l’eau plus longtemps dans les réserves naturelles et lui laisser le temps de pénétrer dans le sol. »
L’apparition de cette libellule à cet endroit n’a rien de surprenant. Ce site Natura 2000 offre une belle transition progressive de différents biotopes. Dans la profonde vallée du Démer, on trouve de vastes marais, des prairies, des landes et des bois, créant ainsi une biodiversité très riche qui diffère d’une région à l’autre. Malheureusement, cette beauté naturelle est aussi menacée.
Filip Hebbrecht : « La sécheresse représente la plus grande menace. Les étés étant de plus en plus secs, les biotopes humides tels que les prairies de fauche et les marais sont mis sous pression. En outre, les (anciennes) terres agricoles environnantes sont aménagées de façon à évacuer l’eau le plus rapidement possible vers le Démer, de sorte qu’elle n’a pas le temps de s’infiltrer. En hiver, en revanche, des inondations permettent aux eaux usées des quartiers environnants de pénétrer dans la zone. Cela a un effet très néfaste sur la qualité de l’eau.
Avec le soutien financier de The Coca‑Cola Foundation et la subvention européenne LIFE, nous prenons diverses mesures pour retenir l’eau plus longtemps dans les réserves naturelles et lui laisser ainsi le temps de pénétrer dans le sol. En outre, nous déconnectons les eaux usées des ruisseaux et des fossés afin qu’elles ne puissent plus s’écouler vers les réserves naturelles. Dans le même temps, nous avons acheté et fait disparaître une douzaine de résidences secondaires et avons pris diverses mesures de réhabilitation telles que l’arrachage de plantes allogènes, la plantation d’arbres et l’aménagement plus naturel des étangs et des mares. »
Enfin, Natuurpunt a également pensé aux visiteurs. L’accessibilité des zones naturelles a été considérablement améliorée par l’installation d’une plate-forme d’observation, d’un caillebotis et d’une passerelle au-dessus du Leigracht.
Photos: Wim Dirckx
Depuis 2020, nous collaborons également à un troisième projet de réhabilitation du milieu naturel en Flandre : la Turnhouts Vennengebied. Cette dénomination regroupe plusieurs tourbières aux noms pittoresques tels que le Grote Klotteraard et le Kleine Klotteraard, le Zwartwater et l’Haverven. À l’instar des autres sites, la Turnhouts Vennengebied offre également une belle diversité avec d’autres biotopes tels que les landes, les bois de conifères et les marais.
Filip Hebbrecht : « La Turnhouts Vennengebied est très importante et bénéficie, en tant que site Natura 2000, d’une protection européenne. On y trouve une faune particulière comme le triton crêté et le courlis cendré. La région abrite également la deuxième plus grande population de barges à queue noire de Flandre. La Turnhouts Vennengebied peut aussi se targuer d’abriter une flore précieuse. Citons le flûteau nageant, la littorelle à une fleur et la lobélie de Dortmann. »
Cela peut sembler contradictoire, mais la région compte également des dunes continentales sèches où la température est très élevée en été, de sorte qu’on y trouve une faune et une flore spécifiques qui s’adaptent à cet environnement extrême.
« Au travers de la réhabilitation des tourbières dans la Turnhouts Vennengebied, nous espérons atteindre plusieurs objectifs. La protection de la ville de Turnhout contre les inondations en fait partie, mais aussi la restauration de biotopes rares tels que les tourbières et les landes humides. Nous nous concentrons plus particulièrement sur la faune et la flore figurant sur la liste rouge des espèces menacées, mais qui sont toujours présentes dans la région. Nous veillons à ce qu’elles disposent de conditions idéales pour accroître à nouveau leur population.
Comme dans le cas des autres projets, les visiteurs n’ont pas été oubliés. Nous prévoyons de construire de véritables postes d’observation afin que tout le monde puisse venir profiter de la nature réhabilitée. »
Photo 1: Wim Dirckx
Photo 2: Toerisme Turnhout
Photo top: Ilse Prinsen