Un « brunch de la diversité » pour plus d’inclusion dans le sport et sur le marché du travail
Comment intégrer les personnes en situation de handicap mental dans le sport et sur le marché du travail primaire ? Telle est la question essentielle inscrite au menu du Diversity Brunch de Meiringen en guise de clôture des Jeux nationaux d’hiver 2024 de Special Olympics Suisse.
2024/04/18
Les Jeux nationaux d’hiver de Special Olympics Suisse se sont déroulés en mars dernier dans la région de Haslital Brienz. Près de 600 athlètes se sont mesurés dans six disciplines : curling, ski de fond, course de raquettes à neige, ski alpin, snowboard et unihockey. En guise de clôture des Jeux d’hiver, un « Diversity Brunch » a été organisé par Coca‑Cola Suisse en collaboration avec Swiss Diversity et Special Olympics Suisse sur le thème suivant : « Les personnes en situation de handicap mental ». Les thématiques mises en avant étaient l’inclusion dans le sport et sur le marché du travail primaire.
Faire avancer l’inclusion des personnes en situation de handicap mental
La table ronde a été animée par la talentueuse Sarah Schütz en présence de plusieurs intervenant·e·s : Andrea Zryd (conseillère nationale et professeure de sport), Mathias Müller (politicien et officier de l’armée suisse), Louis Kleemeyer (fondateur de Unique United et mentor en faveur d’un monde du travail inclusif) et Reyn ffoulkes (Director Communication de Coca‑Cola Suisse) ont abordé les questions du sport et de la sécurité de l’emploi sur le marché du travail primaire pour les personnes en situation de handicap mental.
Pour la conseillère nationale Andrea Zryd, le thème du sport est un enjeu crucial. Selon elle, « une discipline sportive peut être pratiquée collectivement en tenant compte des besoins et des possibilités de chacune et de chacun, quelle que soit la situation de la personne : handicap cognitif, physique ou absence de handicap. Le sport peut faire tomber les barrières. »
L’inclusion au travail est un autre thème qui a abondamment alimenté le débat. En Suisse, il existe d’ores et déjà des ateliers qui confient des tâches à des personnes en situation de handicap mental et accomplissent ainsi un important travail d’inclusion. Lors de la table ronde, il a été question d’aller encore plus loin et de créer davantage d’opportunités sur le marché du travail primaire en faveur des personnes en situation de handicap.
Les défis du marché du travail primaire
Souvent, les entreprises ne savent pas comment aborder les personnes en situation de handicap, ce que les participant·e·s à la table ronde considèrent comme un obstacle. Beaucoup d’entre elles évitent le sujet. Elles ne savent pas quel type de travail les personnes en situation de handicap mental peuvent effectuer et peinent à se faire une idée des répercussions que l’embauche de tels profils pourrait avoir sur les équipes en place. L’animatrice Sarah Schütz trouve les mots justes pour résumer la situation : « On parle beaucoup de l’intégration des personnes en situation de handicap. Pourtant, en Suisse, il existe toujours une séparation claire entre le marché du travail dit “primaire” et le marché du travail dit “secondaire”. Or la vraie inclusion passe par un profond changement des mentalités dans notre société. »
Aux yeux des participant·e·s à la table ronde, le succès de l’inclusion implique que les entreprises aient accès à des prestations de conseil appropriées et disposent de suffisamment de temps pour sa mise en œuvre. Pour cela, il existe déjà quelques services d’aide qui les conseillent en matière d’embauche de personnes en situation de handicap et assurent le placement de personnel. C’est le cas, par exemple, de Louis Kleemeyer, qui accompagne les entreprises vers une inclusion réussie.
En Autriche, Coca‑Cola a embauché un collaborateur en situation de handicap mental avec le concours d’une de ses agences partenaires. Reyn ffoulkes : « Il est intégré dans une équipe et capable d’accomplir des tâches qui profitent à l’entreprise tout en tenant compte de ses besoins spécifiques. »
Louis Kleemeyer tire également un bilan positif du Diversity Brunch : « Le Diversity Brunch a été pour moi un événement stimulant qui a mis en lumière les enjeux de l’inclusion dans le sport et sur le marché du travail. La table ronde a permis de montrer combien la promotion de la diversité et de l’inclusion n’était pas seulement une obligation morale, mais aussi une contribution essentielle à l’édification d’une société plus inclusive. La diversité des points de vue et des expériences des participant·e·s a démontré qu’en unissant nos efforts et notre engagement, nous étions en mesure de faire bouger les choses dans le bon sens. » Sarah Schütz ajoute : « Je souhaite qu’à l’avenir, nous ne nous contentions pas de discuter de ce qui n’est pas possible, mais que nous reconnaissions également et appréciions à leur juste valeur les aptitudes et les performances des personnes en situation de handicap. »
Le Diversity Brunch fait partie des événements Love Brunch que Coca‑Cola et Swiss Diversity organisent régulièrement. Ces événements ont pour vocation de débattre de problématiques importantes autour de la diversité et de l’inclusion, ainsi que d’encourager les échanges.