D’une station thermale à une marque d’eau minérale belge

Le parcours remarquable de l’eau de Chaudfontaine

Aujourd’hui, on ne peut plus imaginer les rayons des magasins sans l’eau minérale unique de Chaudfontaine. Mais c’est bien plus qu’une boisson désaltérante. Cette eau est un témoin vivant du passé. La famille Canter l’a mise en bouteille pour la première fois en 1924. Depuis, la marque a connu une forte croissance : « Nous espérons que, dans un siècle, les générations qui nous succéderont profiteront encore des caractéristiques uniques de l’eau de Chaudfontaine », déclare Achmed Boumrah, directeur de l’usine d’embouteillage.

Depuis des siècles, Chaudfontaine est une source d’eau chaude très prisée, littéralement un « hotspot » de son temps. La source d’eau minérale était une station thermale réputée dès le 17e siècle. « Les gens venaient de loin pour se baigner dans la seule source d’eau chaude de Belgique », explique Jean-Louis Cornet, spécialiste de l’eau et hydrogéologue. « Les vertus curatives des bains dans de l’eau de source à 37 degrés ont fait l’objet d’études approfondies à l’époque. »

Kuuroord Chaudfontaine

Le bourgmestre met Chaudfontaine en effervescence

Des bouteilles en pierre portant l’inscription « eau de Chaudfontaine » ont été trouvées dans le port d’Anvers au 19e siècle. Ce n’est toutefois qu’au début du siècle dernier que l’eau a été mise en bouteille en tant qu’eau minérale naturelle.

La famille Canter a créé la première usine d’embouteillage sur la rive gauche de la Vesdre à Chaudfontaine. Deux ans plus tard, le bourgmestre William Grisard commença à embouteiller sa propre eau sur la rive droite. L’eau rencontre un succès immédiat et gagne rapidement en popularité. M. Grisard reprend alors l’entreprise familiale Canter. Il voit grand et innove vite. Le résultat ? Une version délicieusement effervescente de l’eau de Chaudfontaine.

Dans les années 1960, l’usine d’embouteillage franchit une nouvelle étape de son développement. Le Groupe Piedboeuf investit dans une nouvelle usine dotée de quatre lignes de production automatiques. L’entreprise construit des entrepôts supplémentaires et produit des emballages en verre et en plastique.

Fabriek Chaudfontaine

Coca‑Cola investit : le début d’un engagement durable

En 2003, Coca‑Cola a repris l’usine d’embouteillage de Chaudfontaine. « La protection de la source d’eau minérale est notre priorité absolue », déclare Achmed Boumrah. « Nous avons investi environ 100 millions d’euros dans le site depuis la reprise, afin de préserver la qualité et la pureté de l’eau. »

« Nous avons identifié et traité les sources potentielles de pollution dans un rayon de cinq kilomètres autour du site. Par exemple, 552 citernes de mazout appartenant à des riverains ont été sécurisées ou enlevées. Nous avons mené à bien cette campagne de grande ampleur en collaboration avec le gouvernement wallon et l’université de Liège. En outre, les deux cours d’eau qui traversent la zone ont été complètement détournés. »

« L’agriculture locale doit aussi respecter des règles strictes dans cette zone protégée. Par exemple, nous contrôlons de plus en plus d’agriculteurs qui utilisent des pesticides dans la région. Grâce à une collaboration remarquable avec les services communaux, nous avons une réaction rapide et coordonnée en cas d’incident. »

Du fait des investissements dans la source, l’usine d’embouteillage de Chaudfontaine a obtenu la certification platine de l’Alliance for Water Stewardship (AWS). C’est un vrai honneur. Car seuls les sites qui gèrent leur eau de la manière la plus efficace, durable et responsable reçoivent cette reconnaissance officielle.

Le voyage singulier de l’eau de Chaudfontaine

« Notre source est extrêmement bien protégée. L’eau parcourt un itinéraire de plus de sept kilomètres et demi à travers des roches calcaires. Et à une profondeur de 1 600 mètres, l’eau atteint une température de 55 °C. Ce voyage ? Il dure plus de soixante ans. Le résultat, c’est une eau pure avec une minéralisation unique et d’innombrables nutriments comme le calcium, le magnésium, le potassium, le fluor et des oligoéléments », ajoute Jean-Louis Cornet.

La composition de l’eau de Chaudfontaine est naturellement équilibrée. Grâce à son équilibre minéral délicat, l’eau n’a pas d’arrière-goût déplaisant. Elle rend en fait les papilles plus réceptives à de nouvelles saveurs. Voilà pourquoi Chaudfontaine est servie dans tant de restaurants.

Chaudfontaine water

Le site de Chaudfontaine devient neutre en CO2

Outre la protection de la source, la durabilité est également une priorité absolue sur le site de Chaudfontaine :

  • Chaudfontaine est passé à des bouteilles en plastique 100 % recyclé (rPET)(1) en 2019.
  • Aujourd’hui, le film entourant les multipacks est aussi composé à 100 % de rPET1, ce qui permet de recycler entièrement l’emballage.
  • Entre 2006 et 2020, la consommation d’énergie par litre embouteillé a diminué de 55 %. La consommation de carburant a baissé de plus de 65 %.
  • Le site est passé à une électricité 100 % renouvelable, utilise moins de combustibles fossiles et continue d’explorer des processus encore plus durables.
  • Depuis 2021, le site est neutre en CO2 selon la norme PAS 2060, une norme internationalement reconnue pour la neutralité carbone.

Les cent prochaines années ? Nous sommes prêts

« La vallée de la Vesdre a été durement touchée par les inondations de l’été 2021. Notre usine d’embouteillage n’a pas été épargnée. Mais notre site est parvenu à renaître de ses cendres plus fort que jamais. Nous sommes fiers d’avoir pu soutenir la commune et les écoles dans la reconstruction. Nous avons ainsi pu donner en retour à la communauté locale avec notre marque. Et c’est ce que nous voulons continuer à faire à l’avenir », déclare Achmed Boumrah.

« Nous ne cessons de baisser nos émissions de CO2, comme l’impose le certificat PAS 2060. Nous remplacerons bientôt nos chariots élévateurs et nos compresseurs à carburant fossile par des appareils plus durables. Nous essayons également de réduire les émissions diffuses. Enfin, nous travaillerons avec nos fournisseurs pour analyser leurs émissions de CO2 et les diminuer ensemble. »

« L’usine d’embouteillage de Chaudfontaine est sans aucun doute prête pour les cent prochaines années », conclut fièrement Achmed Boumrah.

(1) À l’exclusion du bouchon et de l’étiquette, ainsi qu’Aquarius 1,5 l, Tropico 1,5 l, Minute Maid 33 cl, Coca‑Cola 1,25 l et Coca‑Cola Zero 1,25 l.